– La Canette de bière  – 

Le passager de la voiture garée à côté de moi jette par la fenêtre une canette de bière vide sur le trottoir. Avec une posture affirmée, je la ramasse et la renvoi à l’intérieur de son véhicule, et il l’a reçoit sur ses genoux. Il ouvre sa porte et me dit qu’il allait la mettre à la poubelle.

« Quand je vois ça, j’ai les tripes qui se nouent »

Il ouvre sa porte et me dit qu’il allait la mettre à la poubelle. Je n’en crois rien : je ne ressens pas de colère, juste contrarié  et un peu tendu. Ni insulte ni jugement me viennent à l’esprit : « Quand je vois ça, j’ai les tripes qui se nouent » lui dis je. Je ressens du bouillonnement en moi : c’est vraiment ce que je vivais ( à la fois pour l’attitude de cette personne, et aussi le fait que mes muscles étaient tendus et disponibles si besoin).

A ce moment là, je suis presque surpris de ma posture, entièrement tournée vers moi : je lui ai dit ce que je vivais, comment son geste venait heurter mon histoire, ma sensibilité  : pas de  reproche, pas de venin, pas de heurt. 

Et puis je suis partis, avec une part de moi qui est fébrile et qui évacue l’adrénaline de mon corps. En roulant, je m’apaise rapidement, je ris, je suis heureux d’avoir agis et d’être resté aligné, sans attaquer, sans fuir. Conscient de ce qui s’est passé.

 Avec la lecture et notamment la dynamique de l’Ennéagramme, je peux dire qu’il s’est passé beaucoup de chose. C’est comme si les parts de moi étaient en mouvement, et s’activaient au fur et à mesure de l’évolution de la situation.

 Probablement celle qui a été sollicité en tout premier, comme une étincelle c’est la part de SIX en moi qui se veut respecter le cadre et être loyale aux autres tout en se voulant alignée à moi même. Cette part là je la connais bien, car régulièrement je peux l’ignorer ou la bousculer. Me fier à elle est un élixir de vie.

Cependant elle entraine rapidement la peur qui se greffe  sur mon corps : fuir ou attaquer ? 

Aussitôt une espèce de froideur et d’authenticité s’invite dans ma posture : la part de HUIT en moi s’exprime. Si l’autre n’est pas fiable, je le dénigre et je deviens glacial. Présentement cette part là vient me stabiliser et m’offre l’opportunité de croire en moi, avec fermeté et détermination. J’agis et je réfléchis ensuite. 

Je ressens ensuite le tiraillement dans mon corps, un peu nauséeux. J’hésite entre la part de moi connectée, qui a besoin de beauté, qui est nourrie par des vagues émotionnelles tel le type QUATRE, ou bien celle qui veut le monde meilleur, et qui par son désir de perfection se met dans l’action, tel le type UN.

Puis vient la réflexion, le discernement : je me dis que ce n’est pas nécessaire d’argumenter, et que cela n’en vaut pas la peine. Que cette personne était en train d’explorer l’audace de laisser sa canette usagée sur le trottoir. Et en même temps expérimenter quelque chose qu’il n’avait peut être jamais osé faire chez lui, ou dans sa propre histoire. 

Cette part de CINQ en moi m’aide à remercier cette personne, cette situation qui m’offre l’opportunité de voyager dans mes parts d’ombres et de lumières. Et de célébrer tout ce cheminement dans mes circonvolutions sensorielles. Qui révèlent la façon dont je me suis construit.

Proposition d’introspection seul, ou de dialogue avec son conjoint ( avant de démarrer, prendre soin de soi, respirer profondément plusieurs fois. Un conseil : prendre un cahier pour y noter vos pensées, vos remarques).

  • Quand le doute m’envahie, ce que je me vois faire c’est…

  • Ce que je vis alors, c’est…
  • En laissant ma part de lumière s’exprimer, ce qui se passe pour moi c’est…
  • En laissant ma part d’ombre prendre le dessus, ce que je me dis c’est…

Ennéagramme 4 >